Ecoutez-nous

Conditions exceptionnelles
Pour la journée portes ouvertes
Suivez bien notre conseil
Claquez tout avant d’tout perdre

En route pour la fortune
On va s’faire un paquet d’tunes

Privation ou dépression
Nous savons vous faire plaisir
Frustration, compensation
Nous comblons tout vos désirs

Le secret pour être heureux
C’est de profiter de la vie
Et pour en profiter mieux
Il faut remplir ce caddie

En route pour la fortune
Le malheur, ça vaut d’la tune
En route pour la fortune
Le bonheur, ça vaut d’la tune

Vous vous sentez fatigués
Buvez donc cet élixir
Mais prenez ces comprimés
Si vous n’pouvez plus dormir

Vous devriez manger plus gras
Pour prendre quelques kilos
Vous devriez perdre du poids
Comme la fille sur la photo

En route pour la fortune
La beauté, ça vaut d’la tune
En route pour la fortune
La bêtise, ça vaut de la tune

Pour calmer une grosse colère
Faire croire à Saint-Nicolas
Pour être une maman super
Ou le meilleur des papas

Sachez que tout ce qui brille
Peut pardonner bien des choses
Si vous voulez qu’elle oublie
Offrez-lui la vie en rose

En route pour la fortune
Les enfants, ça vaut d’la tune
En route pour la fortune
La lâcheté, ça vaut d’la tune

Armes, grenades et munitions
Garanties en bon état
Sautez sur cette occasion
Puis achetez nos sparadraps

En route pour la fortune
La violence, ça vaut d’la tune
En route pour la fortune
La vengeance, ça vaut d’la tune

Si vous achetez nos produits
Non seulement vous y gagnez
Mais on y gagne nous aussi
Vive la solidarité !

Si vous consommez bio
Vous préservez notre Terre
Les dauphins, les p’tits oiseaux
C’est pour ça que c’est plus cher

En route pour la fortune
La planète, ça vaut d’la tune
En route pour la fortune
Un peu d’tune, ça vaut d’la tune

C’est la même chose tous les mois
Petite prime ou gros pécule
Chèque-cadeau ou chèque-repas
A chaque fois, on vous envie

En route pour la fortune
On va s’faire un paquet d’tunes
En route pour la fortune
On s’est fait un paquet d’tunes

Bonjour Monsieur l’Agent
C’est pas moi, c’est les autres
Les jeunes, les noirs, les grands
J’vous jure, c’est de leur faute

Ils ont piqué mon âme
Violé mon cerveau
Saccagé mon alarme
Piétiné mon drapeau

Je suis pas une balance
J’ai rien à déclarer
J’vous souhaite bonne chance
Sont partis d’ce côté

Y a dans notre espèce
Une espèce de salops

Bonjour Mon Commandant
C’est pas moi, c’est les autres
Une bande de talibans
J’vous jure, c’est de leur faute

Ils marchaient dans la rue
Avec un drôle d’accent
L’un d’eux était barbu
Avec l’air menaçant

J’ai dû tirer dans l’tas
Pour protéger la France
Mon avocat plaidera
La légitime défense

Y a dans notre espèce
Une espèce en trop
Y a dans notre espèce
Une espèce de salops

Bonjour Monsieur le Juge
C’est pas moi, c’est ma femme
C’est elle, je vous le jure
Qui s’est jetée sous l’tram

Elle a pris son élan
De la fenêtre du balcon
Pour voler plus longtemps
Et finir sous l’wagon

Avec ce qu’elle me laisse
Je compte me remarier
Le mari de ma maîtresse
Pourra vous l’confirmer

Y a dans notre espèce
Une espèce en trop
Y a dans notre espèce
Une espèce de salops

Bonjour M’sieur l’Directeur
C’est pas moi, c’est la Chine
Ils sont venus tout à l’heure
Et ont racheté l’usine

J’avoue que j’ai rien vu
J’étais parti pisser
Et quand je suis revenu
Ils avaient tout raflé

Ils nous licencient tous
Mais y a pas à s’en faire
Vu le cours de la bourse
Vous devenez millionnaire

Y a dans notre espèce
Une espèce en trop
Y a dans notre espèce
Une espèce de salops (BIS)

Bonjour chers citoyens
C’est pas moi, c’est la crise
Moi, je n’y suis pour rien
C’est une mauvaise surprise

Augmentation des taxes
Inflation sur les prix
Mon chauffeur est furax
Mon jardinier aussi

Que la droite soit élue
Que la gauche soit devant
Vous l’aurez tous dans le cul
Peu importe le gagnant

Y a dans notre espèce
Une espèce en trop
Y a dans notre espèce
Une espèce de salops (BIS)

Je suis né à l’Ouest
D’un rideau barbelé
D’un mur dont il ne reste
Que des pans bariolés

Toi, tu es né à l’Est
Dans le camp des damnés
Tu rêvais de richesses
Et même de liberté

Je suis né à l’Ouest
D’un rideau barbelé
On m’a mis dans la tête
Que c’était le bon côté

Ç’aurait pu être l’inverse
J’aurais pu mal tomber
Car l’histoire en atteste
Paraît qu’on a gagné

Je suis né à l’Ouest
Pas de quoi pavoiser
Chez nous, les murs se dressent
Plus solides que jamais

Chez nous, les moindres gestes
De générosité
D’amour ou de tendresse
Sont comme des poings levés

Toi, tu es né à l’Est
Et tu as résisté
La révolte traverse
Les frontières fermées

De Prague à Budapest
On s’est mis à danser
Aux rythmes de la fête
Quand le mur est tombé

Je suis né à l’Ouest
D’un rideau barbelé
D’un mur dont il ne reste
Rien pour nous séparer

Toi, tu es né à l’Est
Mais l’on s’est rencontré
Victoire ou bien défaite
On est du même côté

A l’Est ou à l’ouest
Victoire ou bien défaite
On est du même côté

L’histoire se passe dans un endroit
Empli de rêves et de mystères
Genre le pays imaginaire
De nos comptines d’autrefois
Il suffit de le dire trois fois
Et surtout d’y croire dur comme fer
Pour s’envoler haut dans les airs
Et ne jamais revenir en bas.

On dirait le dernier taudis
Que la commune aurait laissé
Dans ce vieux hangar abandonné
Par les bonnes gens et les nantis
Il paraît, d’après ce qu’on dit
Que le bail aurait été signé
Par une joyeuse bande d’allumés
Un soir à l’arrière d’un combi

Et que ça cirque !
Circulez, y a tout à voir
Et que ça cirque !
Toute la nuit jusque très tard

Depuis le coin de la ruelle
On aperçoit les comédiens
Les jongleurs et les musiciens
La jeune fille au violoncelle
Et pour gérer tout ce bordel
Un p’tit mec avec son p’tit chien
Nous dit d’entrer car les voisins
Voudraient bien nous couper les ailes

Assis par terre ou sur des coussins
Un dernier verre avant de partir
Avant de plonger dans les délires
Des saltimbanques, des magiciens
Qui nous transporteront au loin
D’émerveillement en éclats de rire
Deuxième étoile, comme dans les livres
Et puis tout droit jusqu’au matin

Et que ça cirque !
Circulez, y a tout à voir
Et que ça cirque !
Toute la nuit jusque très tard

Après le spectacle, c’est pas fini
On prend d’assaut l’arrière-cuisine
Le bar bio et les bibines
Pour s’affaler dans un fourbis
Trois pôf’ fauteuils et un drap de lit
Juste au pied de la mezzanine
Dans une roulotte qui, à l’origine
Avait sans doute un toit, pardi !

Tandis que Max reprend ses quilles
Pour faire des tas d’trucs rigolos
Margot nous montre ses chapeaux
Caro reluque le cul des filles
Et sur la piste, c’est la folie
François nous danse le tango
Veut nous faire croire qu’il est à l’eau
Depuis que Sonia lui a dit oui

Et que ça cirque !
Circulez, y a tout à voir
Et que ça cirque !
Toute la nuit jusque très tard

Quand il sort son harmonica
La musique reprend de plus belle
C’est pour les voisins de la ruelle
Qui iront se plaindre au syndicat
Et au milieu de tout ce fracas
On voit Félix à la vaisselle
Juste pour épater les donzelles
C’est carrément n’importe quoi

Et que ça cirque !
Circulez, y a tout à voir
Et que ça cirque !
Toute la nuit jusque très tard

Si par le plus grand des hasards
Tu te retrouves dans cet endroit
Avec des murs pas vraiment droits
Avec des gens un peu bizarre
Sache que dans ce vieux hangar
Dont les bonnes gens ne veulent pas
On refait le monde et c’est comme ça
Toute la nuit jusque très tard

Ils sont partout
Autour de nous
Ces inconnus
Qu’on croise en rue
On leur dit « vous »
On les salue

Ils prennent leur temps
Ces braves gens
Quand on va vite
Que tout va vite
Le plus souvent
On les évite

J’adore les gens
Les gens d’ici
Les gens d’ailleurs
Et tant pis si
Ca porte malheur
J’adore les gens

Les vieux ringards
Un peu vicelards
Les jeunes branchés
Vachement clichés
Les mecs bizarres
Les filles coincées

Ces anonymes
Qui te dépriment
Qui téléphonent
Dans leur bagnole
Ces gens qui friment
Ces gens qui te collent

J’adore les gens…

Les gens d’en bas
Disent comme ça
Les gens d’en haut
Sont des salops
Se paient des villas
Sur nos impôts

Les gens instruits
Disent ainsi
Les gens sont cons
Comme des moutons
Râlent pour un oui
Gueulent pour un non

J’adore les gens…

On nous fait croire
Que tout est noir
Qu’y a rien de bien
Dans le genre humain
Qu’on est le connard
De son prochain

On est beaucoup
Sur ce caillou
Le monde croule
Sous cette foule
Les gens sont fous
Mais les gens sont cool

J’adore les gens…

J’adore les gens
Les gens d’en haut
Les gens d’en bas
Les vrais prolos
Les faux bourgeois
J’adore les gens

J’adore les gens
Les gens gentils
Les gemmerdeurs
J’adore les gens
Les gens des villes
Les gens des champs
J’adore les files
Avec plein de gens

Et tant pis si
Ça porte malheur
J’adore les gens